Vous présentez donc une arthrose évoluée du genou (gonarthrose) et votre chirurgien vous propose uneProthèse Totale de Genou (PTG).
Cette intervention consiste au remplacement de votre articulation altérée par une articulation artificielle qui a la forme de votre genou. Le principe est le même que pour le remplacement d’une hanche, bien que cette articulation soit plus complexe qu’une hanche, notamment en terme de mobilité. Cette prothèse est constituée de plusieurs pièces faite de différentes matières : acier (chrome, cobalt, nickel), titane (exceptionnellement, cas d’allergie aux métaux), polyéthylène (sorte de plastique très dur).
Avant une telle intervention, comme pour une PTH, votre chirurgien se doit de faire réaliser un bilan préopératoire complet : dentaire, urinaire, biologique, cardio-vasculaire, voire ORL et in fine anesthésique.
Durant la consultation où cette décision opératoire est prise, différents points doivent être évoqués. En effet, même si cette intervention est pratiquée maintenant de manière courante, il n’en reste pas moins qu’elle présente des risques comme toute intervention, la plus minime soit elle !!!
Le premier risque qui doit être évoqué est en premier lieu le risque infectieux. En effet, la prothèse qui va être posée est constituée de matières inertes ne se défendant pas contre les microbes contrairement à l’os qui constitue votre hanche qui lui est vivant et peut se défendre contre les bactéries. Ces bactéries peuvent être d’origine variable :
1/ Urinaires, dentaire, nasale, etc. Vous pouvez êtres porteurs de ces germes qui peuvent par vois sanguine coloniser la prothèse et ce développer d’autant plus facilement qu’il existe un hématome post opératoire qui va favoriser leur développement. Il est donc impératif avant toute implantation prothétique (hanche, genou, … mais également valves cardiaque, etc.) d’éradiquer tous foyers infectieux par leur recherche systématique avant une telle intervention. Le bilan préopératoire doit comporter ces recherches.
2/ Faute d’asepsie lors de la mise en place de la prothèse par l’équipe opératoire mais également l’équipe anesthésique lors de la réalisation d’anesthésie locorégionale. En effet, même si bien sûr toutes les précautions sont prises lors de la réalisation de telles interventions, le risque « zéro » n’existe pas. Votre chirurgien doit vous en prévenir.
Les autres risques sont les risques classiques de beaucoup d’interventions: thromboemboliques (mise en place d’un traitement anticoagulant en postopératoire), intolérance à certains traitement (notamment aux anti-inflammatoires qui seront alors arrêtés), allergies connues ou inconnues (antibiotiques, allergies aux métaux de plus en plus fréquente dans le cadre de PTG), hématomes, … Le risque de raideur postopératoire est assez classique au décours d’une PTG, qu’il soit le fait d’un problème mécanique (rotule basse) ou d’un syndrome neuro algodystrophique qu’il ne faudra pas mésestimer.
Dans ce dernier cas, un interrogatoire soigneux, doit être effectué par votre chirurgien. En effet les symptômes sont assez faciles à dépister. Il faut savoir, que plus le diagnostic d’algodystrophie est réalisé précocement, plus il est facile d’en minimiser les symptômes. Vous devez être cependant prévenu par votre chirurgien que l’évolution de ce syndrome est long et qu’il est parfois nécessaire de patienter de longs mois (12 à 24) avant un retour à la normal.
Contrairement aux PTH, le risque de luxation prothétique est rarissime, souvent lié à un traumatisme violent.
Une fois ce bilan réalisé, vous êtes admis en milieu hospitalier (clinique ou hôpital, selon votre choix) la veille de l’intervention. Une douche bétadinée, la veille et le jour de l’intervention, serra prise (n’allez pas chez le coiffeur la veille avec une jolie permanente !!!).
Généralement, le chirurgien passera vous voir la veille de l’intervention ainsi que l’anesthésiste, afin de répondre à d’éventuelles questions, de confirmer le coté opératoire (croix sur le membre opéré) et vérifier l’absence de contre indications de dernière minutes (rhume, infection cutanée, etc.). Votre dossier serra vérifier une dernière fois, notamment les radiographies (de face, profil, fémoro-patellaire et pangonogramme).
Le lendemain, après une prémédication, vous descendrez au bloc opératoire où serra réalisée l’intervention.
L’acte va consister à enlever l’articulation abimée pour la remplacer par la prothèse soit sous anesthésie générale soit anesthésie locorégionale (rachianesthésie), voire bloc locorégional réalisé sous contrôle échographique.
Après ouverture cutanée et dissection nous abordons le genou.
Une fois l’articulation exposée, à l’aide de différents instruments (ancillaire), nous préparons les différentes pièces osseuses (fémur puis tibia et éventuellement la rotule. Cette préparation peut être assistée par ordinateur (navigation) ou « pré » navigué grâce à un scanner ou IRM réalisé au décours de la dernière consultation chirurgicale qui permet de préparer à l’avance des guide de coupe à usage unique.
Ici, prothèse naviguée par ordinateur
En ce qui me concerne, je débute toujours par le fémur, mais il s’agit là d’une question d’habitude et non pas d’un dogme. Une visée centro-médullaire est réalisée (tige dans le fémur) qui permet d’appuyé les différents ancillaires.
La taille de votre fémur peut ainsi être déterminée.
A l’aide d’une scie motorisée, les différentes empreintes pour la pièce fémorale vont être réalisées.
La pièce fémorale va être essayé.
Nous passons au temps tibial. Pour mettre en place l’ancillaire nous réalisons une visée extra-médullaire.
La partie osseuse et cartilagineuse proximale du tibia va être enlevé à l’aide de la scie.
La taille de la pièce tibiale (embase) va être déterminée.
La pièce d’essai va être insérée pour vérifier la bonne taille.
Une fois les différentes pièces d’essai mise en place, nous vérifions les amplitudes articulaires, la bonne stabilité du genou. Les pièces définitives vont pouvoir être impactées ou cimentées selon les habitudes du chirurgien.
L’incision est fermée plan par plan avec un Redon (sorte de tuyau) qui draine l’hématome. Une attelle serra mise en place pour 2 à 4 jours, le temps que la sidération musculaire du quadriceps soit levée. Cette sidération se lèvera d’autant plus rapidement que votre chirurgien n’aura pas utilisé de garrot à la racine du membre.
La durée de l’acte chirurgical est variable, dépendant du type d’intervention et d’éventuelles difficultés techniques. Au décours, vous serez placé en salle de réveil que vous aillez bénéficié d’une anesthésie totale ou locorégionale (rachianesthésie). Vous y resterez entre 2 à 4 heures afin de vous surveiller et selon certaines équipes vous faire bénéficier d’un « cell-saver » (récupération de votre propre sang qui vous serra réinjecter).
(cliquez sur la première image pour la galerie)
Le lendemain de l’intervention, la rééducation serra débutée avec ré-autonomisation et appui totald’emblée. Votre pansement serra surveillé ainsi que votre courbe thermique. Le Redon serra retiré selon les cas entre 2 à 4 jours postopératoire. Votre chirurgien passera régulièrement afin de vérifier la bonne évolution de votre état de santé, absence d’hémorragie et de troubles vasculo-nerveux.
Vous devez être prévenu lors de la consultation préopératoire par votre chirurgien d’une possible inégalité de longueur qui n’est en aucun cas liée à une faute technique. En effet dans le cadre de genu varum important bilatéral, votre chirurgien en mettant la prothèse, va redresser le membre opéré. Ce dernier va retrouvé la longueur qu’il avait perdu à cause de la courbure liée à l’usure.
La durée d’hospitalisation est variable de 5 à 8 jours en moyenne avec soit retour à domicile, soit centre de rééducation, selon votre demande, votre état de santé ainsi que votre entourage familial.
Votre chirurgien vous convoquera vers le deuxième mois postopératoire afin de vérifier la bonne évolution, avant bien évidemment si vous même ou votre entourage, le jugiez opportun.
Une surveillance annuelle est souhaitable afin de prévenir toute complications tardives, essentiellement un descellement (« décollement ») de votre prothèse.
Les matériaux actuels permettent d’espérer une longévité prothétique d’une vingtaine d’année. Cette longévité est bien évidemment variable, dépendant entre autre chose de la qualité de la pose de l’implant, mais également de votre poids, de l’utilisation que vous faites de votre prothèse … plus vous êtes jeunes, plus vous vous servez de votre hanche et plus vous userez rapidement la prothèse.
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