الثلاثاء، 1 أبريل 2014

La prothèse totale d’épaule

Anatomie de l’épaule

L’articulation de l’épaule se décompose en deux articulations :
  • l’articulation principale entre l’omoplate et l’humérus
  • l’articulation accessoire entre omoplate et clavicule
La tête de l’humérus de forme arrondie s’articule avec la glène (surface quasiment plate de l’omoplate) et l’extrémité de la clavicule s’articule avec l’acromion (« hernie » osseuse de l’omoplate), la stabilité de chaque articulation est assurée par des ligaments (capsule articulaire).
Un groupe musculaire vient s’insérer tout autour de l’articulation au dessus  de la capsule, l'extrémité de ces muscles constitue les tendons de la coiffe des rotateurs.
L'épaule est l'articulation la plus mobile du corps, mais du fait de la mauvaise congruence osseuse, elle est relativement instable.

 

Muscles de la coiffe des rotateurs

Indication

L’indication la plus fréquente de la prothèse de l’épaule est l’arthrose.
L'arthrose est la conséquence de l'usure progressive des cartilages articulaires. Lorsque le cartilage a disparu, les surfaces osseuses frottent directement l'une contre l'autre entraînant la douleur et l'enraidissement.
L'arthrose de l'épaule n'est pas exceptionnelle après 60 ans. Elle est plus fréquente chez la femme que chez l'homme, les deux épaules sont souvent atteintes mais à des stades cliniques et radiologiques différents.
Au début, la douleur de l’épaule survient lors des mouvements. Elle devient ensuite presque permanente, empêchant de dormir sur le côté le plus atteint. La force est diminuée, le patient ne peut plus rien porter.
Une autre indication à la prothèse totale d’épaule est la rupture massive et dégénérative de la coiffe des rotateurs (essentiellement chez un sujet âgé). Cette rupture entraîne une ascension de la tête de l'humérus qui vient se caler sous l'acromion. La douleur de l’épaule est associée le plus souvent à un manque complet de force ne permettant plus au bras de monter vers l'avant.
Dans un premier temps, un traitement médical est institué, les anti-inflammatoires non stéroïdiens, les infiltrations de corticoïdes et des séances de kinésithérapie peuvent apporter un confort important.
Quand le traitement médicamenteux et la kinésithérapie ne peuvent plus soulager durablement le patient, la pose d’une prothèse totale d’épaule est la seule alternative.

Le but de cette intervention est de soulager les douleurs liées à l’arthrose et de restaurer une bonne partie de la mobilité et de la force de l’épaule.

Les différents types de prothèses

Il existe deux types de prothèses d’épaule, la prothèse d’épaule « classique » ou la prothèse d’épaule inversée.

La prothèse « classique »

Elle respecte l’anatomie avec une hémisphère métallique montée sur une tige pour la pièce humérale et une cupule en polyéthylène pour la cavité glénoïde de l’omoplate.







Prothèse totale épauleLa prothèse inversée

On l’appelle inversée car l’hémisphère métallique est fixée dans la cavité glénoïde et la cupule en polyéthylène est montée sur la tige humérale.
Certaines prothèses sont cimentées, lors de la pose les implants sont « fixés » dans la cavité osseuse par une colle prévue à cet effet appelée ciment.
D’autres sont non-cimentées, les implants (recouverts d’une couche de matière minérale favorisant la formation de cellules osseuses qui adhèreront aux implants prothétiques) sont alors impactés dans la cavité osseuse.
Le choix entre les différentes prothèses se fait en fonction de l’âge, de la mobilité, de la qualité de la coiffe des rotateurs, des antécédents du patient.

Avant l’intervention

Avant l’intervention, il est indispensable de vérifier l’absence de foyer infectieux dans votre organisme, le chirurgien vous aura donc prescrit avant votre entrée en clinique un examen d’urine et une consultation dentaire.
Au même titre que le chirurgien, l’anesthésiste doit vous connaître avant l’intervention. La consultation d’anesthésie aura lieu dans le mois précédent votre intervention.
A votre entrée en clinique, vous aurez un bilan sanguin adapté à votre état médical, un bilan cardiologique et en fonction des prescriptions de l’anesthésiste une radio pulmonaire.
Si vous envisagez de retourner à votre domicile en sortant de la clinique chirurgicale, vous devez en tant que possible aménager votre intérieur pour faciliter vos gestes quotidiens les premiers temps :
- placer la vaisselle et les poêles fréquemment utilisés à votre portée.
- remplir votre réfrigérateur et éventuellement préparer des repas à l’avance et les conserver au congélateur.
Vous pouvez également vous renseigner auprès de votre mutuelle complémentaire ou de la mairie de votre domicile pour savoir si vous pourrez bénéficier des services d’une aide ménagère qui vous aidera dans les tâches quotidiennes.

Intervention

La pose de prothèse totale d’épaule consiste à remplacer les cartilages usés par des implants prothétiques.
L’intervention se déroule au bloc opératoire en salle d’orthopédie dans des conditions rigoureusement aseptiques. Elle peut se faire sous anesthésie générale.
Comme pour la plupart des interventions en chirurgie orthopédique, une antibiothérapie péri opératoire est instituée selon les recommandations de la SFAR (société française d’anesthésie et réanimation)

Le chirurgien et l’équipe du bloc vous installent en position semi assise sur la table d’opération,
Après la préparation cutanée d’usage au bloc opératoire, les champs stériles sont placés.
L’incision se fait sur la face supérieure de l’épaule.
Après avoir retiré les parties abîmées par l’arthrose selon des calculs précis, le chirurgien pose les implants prothétiques d’essai dont la taille est adaptée à votre morphologie.
Le test avec les implants d’essai étant satisfaisants, le chirurgien met en place les implants définitifs.
La stabilité de l’épaule pourvue des implants définitifs est à nouveau testée, le chirurgien place un drainage (drain de Redon) pour évacuer les saignements post-opératoires résiduels puis referme la plaie opératoire.
L’intervention dure « le temps qu’il faut pour que ce soit bien fait », dans l'ordre de 1h30 et 2h30 suivant la difficulté.
La mise en place de la prothèse est contrôlée par une radiographie en salle d’opération.

Salle de réveil

Vous êtes ensuite conduit en salle de réveil où l’état de votre organisme sera surveillé de près par l’infirmière, jusqu’à ce que l’anesthésiste vous juge apte à retourner dans votre chambre où l’équipe paramédicale prendra le relais de la surveillance postopératoire.
La prise en charge de la douleur est débutée au cours de l’opération et sera poursuivie durant la période de réveil.

Suites opératoires

Vous êtes reconduit dans votre chambre ou l’équipe médicale et paramédicale vous entourera pendant toute votre hospitalisation.
Dès votre retour du bloc opératoire, un traitement antalgique adapté à votre état médical et à votre éventuelle douleur est mis en place.
Vous garderez une perfusion pendant 24 heures.
Les pansements de la cicatrice opératoire sont effectués tous les deux jours, le drain posé au bloc est retiré le 2ème jour. Les agrafes sont retirées le 12ème jour.
La rééducation postopératoire est débutée dès le premier jour. Son but est d'entretenir la mobilité de l'épaule.
Vous pourrez sortir de la clinique à partir du 7ème jour selon votre faculté de récupération.
La rééducation en centre (hospitalisation ou ambulatoire) n’est pas impérative mais souhaitable.

Conseils postopératoires

Vous pouvez prendre une douche à partir du 13ème jour une fois les agrafes retirées.
Vous pourrez reprendre une activité « douce ».
Vous pouvez reprendre la conduite automobile quand vous vous sentirez capable.
Pendant toute votre vie vous devrez être vigilant concernant les infections, vous devez prévenir votre dentiste et votre médecin que vous portez une prothèse, consulter en cas de fièvre ou de signe infectieux, éviter les injections sous cutanées et intramusculaires dans le bras ou l’épaule du coté de votre prothèse.
Négliger une infection quelque soit sa localisation de départ peut aboutir à une contamination de l’articulation prothétique.

Les risques opératoires

  • L’hématome
  • L’infection : elle peut subvenir précocement mais aussi à distance de l’intervention
  • La paralysie d’un nerf : pendant l’intervention un nerf peut être comprimé, la récupération est le plus souvent la règle mais peut s’avérer longue.
  • La luxation de la prothèse d’épaule : pendant l’intervention la stabilité de l’épaule est testée, cependant certains mouvements forcés ou une chute peut occasionner une luxation c'est-à-dire un « déboîtement ».
  • Des douleurs résiduelles : malgré le succès de l’intervention, le patient manifeste parfois des douleurs sans qu’on ne retrouve d’explication
  • Une mobilité espérée non retrouvée
  • Fracture peropératoire
  • Descellement  précoce

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